Combat aérien : Manœuvres d'évitement


Manœuvres d'évitement

Le terme « canon » sera beaucoup utilisé dans cette partie, mais en ce qui nous concerne il recouvre aussi les mitrailleuses.

La meilleure défense contre un canon est probablement de rester hors de sa portée effective. C’est possible si on va plus vite que l’agresseur et si on le voit assez tôt pour pouvoir lui tourner le dos et le semer rapidement. Dans le cas où on a besoin de garder un visuel sur le bandit, il faut absolument éviter le virage continu, qui lui permettrait de couper notre trajectoire facilement, même avec un avion moins rapide. Mieux vaut plutôt utiliser des virages rapides et de faible amplitude, à intervalles réguliers, pour le mettre alternativement dans ses cinq et ses sept heures et ainsi garder un œil sur lui. Si ce n’est pas possible, soit parce qu'on est trop lent soit parce qu'on a vu trop tard le bandit, on peut rendre sa tâche plus difficile en effectuant un break, un virage très serré dans le même plan que le bandit, vers lui. Ce virage doit être effectué avant que le bandit soit en position de tir, car on offre alors une trajectoire très prévisible et on faciliterait la tâche d'un adversaire se trouvant à bonne distance.

Dans le cas où le bandit a pu maintenir sa position de tir, tant le lead nécessaire au tir en déflexion que la portée, il ne faut pas continuer ce virage, qui lui donnerait de belles occasions de tir. On peut rouler de 90°, dans n’importe quelle direction, puis augmenter le facteur de charge. Cela fait sortir du plan de la trajectoire du bandit. Celui-ci est alors obligé de manœuvrer pour se replacer en position de tir. Dans l'exemple ci dessous, on avait commencé en droite (1), puis remis presque 90° de roulis à droite (2), on a plongé et on a en visuel le bandit sur notre gauche, près du bout de l’aile. On garde alors le facteur de charge, et on roule un peu vers le bandit pour le garder sur le bout de l’aile. On change ainsi en continu le plan de manœuvre. Dans l’exemple, en (3) le bandit est forcé d’overshooter.

Exemple en image

De manière plus générale, on peut choisir de faire cette manœuvre vers le haut ou vers le bas. La seconde option profite de l’avantage de la gravité au début (les performances de virage sont meilleures nez en bas, pour la même vitesse, grâce à l'accélération de la pesanteur), et fait perdre moins de vitesse, évitant tout problème de ce côté-là. Il faut avoir évidemment assez d’altitude... Elle place en outre le défenseur dans une bonne position pour extraire (en piqué). Mettre le nez en haut permet d’accélérer le rapprochement du bandit, et peut redonner l’offensive après son overshoot ; commencée à trop basse vitesse elle pourrait cependant laisser le défenseur lent et peu manœuvrable au sommet à cause du manque de vitesse (c'est-à-dire mort).

On peut aussi enchaîner des breaks successifs, en mettant entre chaque manœuvre au moins 90° de roulis, tout en réduisant au maximum le bandit si on veut le rapprocher de soi (pour le faire passer devant plus facilement). Une large utilisation du palonnier et des G négatifs peut rendre la visée du bandit très difficile (en gardant à l’esprit que ça fait au mieux gagner du temps). Par exemple, si on a un bandit qui arrive depuis les 5 heures, on va d'abord rouler de 90° vers la droite, puis effectuer un virage serré vers lui. Dès qu'il se retrouve dans le même plan de manœuvre, on va desserrer le virage, mettre 90° de roulis à droite (on est alors sur le dos), et tirer à nouveau sur le manche. Quand il a remis son avion dans notre trajectoire, on met 90° de roulis à gauche et on tire sur le manche, puis 90° à gauche et on tire sur le manche, etc... On a des chances de le faire overshooter si on effectue cette succession de manœuvres aléatoires à vitesse relativement faible, et de toute manière on est sûr de rendre son tir quasi impossible si il tente de rester dans nos six heures.

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