War Reports : CF, épisode V


CF, épisode V



Aller en : page 1  page 2  page 3  

Février 1944. Les Alliés, piétinant en Italie, viennent de débarquer à Anzio. Le front est placé sur la carte "Italy Online", peu fidèle au point de vue géographique. Globalement, la mer occupe la moitié inférieure gauche de la carte, et la côte forme une immense baie, coupée par quelques caps. Au Sud-Ouest, la Sardaigne constitue une base arrière isolée pour les rouges. Anzio est placé au beau milieu de la carte, entre deux caps proéminents, proche d'une embouchure de rivière en delta. Au sud-est, le front orienté nord-sud sépare les alliés de deux divisions allemandes de forteresses, incapables de toute offensive et réduites à reculer, inexorablement. Un second front, orienté est-ouest, voit s'affronter les Alliés partant d'Anzio et les italo-allemands. Ce front est soutenu, dans une certaine limite de distance, par de l'artillerie navale, représentée par un cuirassé ; chaque front est divisé en deux secteurs (secteurs 1 et 2 sur le front Sud, 3 et 4 sur le front Nord).

Les Alliés disposent des quatre divisions classiques, infanterie, motorisée, mécanisée, blindée. Ils peuvent les disposer à leur guise sur tout le front, en plus d'un bataillon d'artillerie. L'Axe, en plus des deux divisions de forteresse tenant le front Sud, dispose d'une division d'infanterie et d'une motorisée pour le front Nord. Le recul, au moins dans un premier temps, est inévitable. Au niveau de l'arme aérienne, les Alliés disposent d'un léger avantage, dans tous les domaines. Leur première ligne, composée de Spitfire VIII, P-39Q10 Airacobra, et F6F-3 Hellcat, a d'excellentes caractéristiques de vol et de grandes capacités air-sol. Leurs secondes et troisième lignes sont encore plus dangereuses pour les troupes au sol : P-38 Lightning, P-51 Mustang, P-47 Thunderbolt et P-40 Warhawk voisinent avec les Seafire MkIII de l'aéronavale. De leur côté, les italo-allemands alignent de bons avions, légèrement inférieurs à ceux des rouges mais parfaitement capables de se défendre : Fw-190A-5 1,45 ATA, Bf-109G6/AS, Bf-109G2 constituent la première ligne, et les avions de remplacement sont aussi valables : Bf-109G6, Bf-109G6 fin 1943, Mc-205 III et Mc-205 I, Fw-190F8... Leur gros handicap est le combat antichars, pour lequel leur emport en bombes est, a priori, insuffisant.

La campagne est divisée en deux phases : une première phase avec les deux fronts déjà décrits, pendant laquelle les rouges doivent atteindre la frontière entre les colonnes Oscar et Papa (front Nord) ou la frontière entre les lignes 14 et 15 (front Sud). La seconde phase, déclenchée dès que les rouges ont atteint leurs premiers objectifs, est plus classique : un seul front divisé en quatre secteurs (6, 5, 1, 2), comme dans les CF précédentes. Les rouges doivent avancer de 20 km dans deux des quatre secteurs (prenant ainsi Milan ou Trevise) pour gagner, les bleus doivent les empêcher d'avancer de plus de 20 km sur chaque secteur. Si aucun des deux camps ne remporte son objectif, la campagne se solde par un match nul.

Première semaine : les bleus menacés

Mais laissons la parole à un membre de l'Etat-Major bleu, qui a suivi la campagne de bout en bout :

L'objectif principal est de retarder au maximum le passage en phase 2, pour ne laisser que peu de temps aux rouges pour atteindre leurs objectifs de fin de campagne. Le front Sud est particulièrement vulnérable, car nos divisions de forteresses sont immobiles, et risquent l'encerclement si un des deux secteurs recule plus que l'autre. L'OKH nous a promis un renfort sous la forme d'une division mécanisée en remplacement de notre motorisée si le front Sud tient suffisamment, et nous savons que si le front Nord claque trop vite (rouges en Oscar-Papa) nous allons être encerclés. Nous disposons pour le front Nord d'une division d'infanterie et d'une division motorisée, un peu plus mobile et puissante. La motorisée est placée en secteur 4 pour couvrir la base de M8, qui est plus proche du secteur 4 que du 3 : les rouges ont moins de chemin à faire en secteur 4 qu'en secteur 3 pour empêcher toute utilisation de cette base. Il est en effet impossible de décoller d'une base située à moins de 20 km du front ; or la base de M8 est idéalement située pour des frappes sur tous les secteurs. Le bataillon d'artillerie est placée au Sud, sur un des deux secteurs, ce qui permettra de concentrer nos frappes sur l'autre secteur.

En ce qui concerne le placement des avions sur nos différentes bases, les Ju-88 sont placés obligatoirement en Mike 15 (placement imposé par l'OKW). On place avec eux les Fw-190 ; restent à placer les Bf-109G6/AS et Bf-109G2, sur les bases de Mike 8 et India 15. Les deux avions sont équivalents au niveau de l'attaque au sol (même armements) et de l'autonomie, mais leurs modèles de remplacement sont bien différents. Le Bf-109G2 sera remplacé, en cas de pertes trop importantes, par des Macchis 205 série III, puis série I, des avions moins bons dans la plupart des domaines (maniabilité, emport air-sol inexistant), alors que le Bf-109G6/AS sera remplacé par les Bf-109G6 late puis Bf-109G6, ce qui ne constitue pas une perte immense (capacités air-air et air-sol semblables). Les Bf-109G2 sont en plus très prisés des pilotes, et un taux de pertes important est à craindre ; ainsi il est décidé de les protéger en les mettant en India 15, base plus excentrée que Mike 8.

Le moral des pilotes bleus étant légèrement inférieur à celui des rouges en début de campagne, à cause des avions ressentis moins efficaces et de la situation qui peut paraître désespérée, il est décidé de frapper fort dès le début de la campagne en coulant les porte-avions et le cuirassé ennemis dès le premier soir. Ceci éliminera leurs Hellcats, capables de détruire 5 chars en une mission et de straffer au sol efficacement, et éliminera leur puissante artillerie maritime sur le front Nord (représentée par le cuirassé). A part ce coup d'éclat, la tactique est celle du pompier : on tapera là où le front est le plus menacé, tout en ayant à l'esprit deux priorités : nous avons besoin du bonus de la mécanisée qui sera obtenu en stabilisant le front Sud, et il faut garder Mike 8 le plus longtemps possible, car cette base est un atout dans notre jeu.

Comme d'habitude en début de semaine, le principal est d'abord de reconnaître les positions ennemies pour permettre à l'État-Major de se faire une idée précise des différents rapports de force. Ainsi, les premières directives sont de trouver l'artillerie ennemie, et les porte-avions ; ces reconnaissances sont bien sûr des reconnaissances armées, c'est à dire qu'on fait aussi de l'attaque au sol. Toutes ces directives sont retransmises par CK_Babak, porte-parole officiel de l'État-Major, qui ne s'est pas remis de la CFIV :

Camaaaarrrrraaaades... !!!

merde... on est en CF5 pas en CF4, put... çà commence fort...

Kamaraden und i miei compagni d'armi !!

Voici quelques conseils pour vous orienter ce soir...

OPERATION MIKROSKOP

Comme toujours avant de débuter les opérations, il nous faut trouver les cibles ! et, IMPORTANT, faites vos rapports dans le forum (Voir rapport de mission).

Pour ce soir :

  • Trouvez les cibles stratégiques
  • Trouvez l'artillerie
  • Trouvez Porte-AvionS
  • Trouvez des cibles quoi... particulièrement sur le front Sud (M-N-O-P 4-3-2)
  • Trouvez votre base retour...
  • Ne pas trouver les P39 (sauf si ils ont une bombe, faites-les larguer et barrez-vous. On veut garder les P39 ! sinon c'est du P38 et là l'emport sol aïe !)
  • Ne pas trouver les Spits (faut vraiment que l'on vous explique ?!)
  • Ne pas trouver la flak (Pas de pot, ça arrive !)

Mission secrète (Nom de code AVC6) pour les JU88, d'ailleurs c'est tellement secret, que je n'ai pas le droit de vous en parler. Après Reco cibles stratégiques, possibilités de bombardement en JU.

Emport OBLIGATOIRE pour tous les avions d'une bombe ou plusieurs... On en a trop !

Rappelez-vous pas de risque pour une DCA ou un vieux Spit, nos avions sont précieux, vous un peu moins...


Dicton bleu : Les nouilles ne sont pas toutes dans la soupe.

Dicton EM : Le pilote qui s'enfuit du combat est un pilote qui peut resservir.

Un mot des Bleus : Merci aux membres du Dev ! pour cette pizza partie.

Porte-Avions coulé !

La première mission AVC6 est menée assez tôt dans la soirée. Deux Bf-109G6/AS (Tigrou et moi) sont envoyés en repérage de la flotte, ils quadrillent efficacement la large étendue d'eau de la carte, mais la brume ne leur facilite pas la tâche. Deux Ju-88 (Makhno, Barda) sont l'épine dorsale du raid, ils transportent à eux deux huit bombes SC-500, qu'ils largueront sur le même porte-avions en palier depuis 5500 m d'altitude. Il faut 5 bombes placées dans la même section de coque pour couler un porte-avions, et pour assurer le coup tous les chasseurs d'escorte emportent sous le ventre une SC-500. L'escorte est composée de deux Bf-109G2 (Para, Gecko) et cinq Fw-190A5 ATA (PetiO, Trollbug, Igorwski, Baal, Tiger).

La Task Force, cible du raid, est composée de deux porte-avions, et trois destroyers en formation lâche ; il suffit de couler un porte-avions pour neutraliser la Task Force. Le principe de bombardement en palier d'un navire est assez simple, il consiste à se placer sur la même trajectoire (rectiligne et à vitesse constante) que le navire, de choisir un angle pour le viseur de bombardement en fonction de la vitesse du bateau, et de l'altitude et la vitesse du bombardier, puis d'attendre que le bateau passe au beau milieu du viseur pour larguer. En pratique, c'est un tout petit peu plus compliqué. Il est d'abord nécessaire de connaître précisément le cap des navires, pour s'aligner correctement dessus d'assez loin. Le choix de l'angle de visée est aussi compliqué puisqu'il dépend de trois paramètres ; heureusement les bateaux dans une même campagne vont toujours à la même vitesse, et il devient facile de trouver un profil d'attaque convenable. Dans notre cas, c'était une croisière à 310 km/h, à 5500 m, et viseur réglé à 35° depuis l'horizontale. Le stabilisateur de niveau du jeu permettait de mettre l'avion sur une trajectoire parfaitement rectiligne, et il fallait ensuite jouer avec la puissance pour conserver la vitesse, tout en se calant au mieux sur l'axe du navire grâce au trim de direction. Le plus compliqué était en fait l'alignement initial sur l'axe des navires, et c'était là qu'un compte rendu précis de la position et du cap des navires par la reconnaissance devenait essentiel.

La procédure mise en place comportait quatre tâches dévolues à la chasse : reconnaître la position et le cap des navires, attirer la DCA des navires juste avant la passe des bombardiers, escorter les bombardiers, et finir éventuellement le travail en attaque rasante. La reconnaissance est effectuée par deux appareils indépendants de la formation, et le reste est à charge de l'escorte. Les deux Bf-109G6/AS décollent en trombe puis passent en régime économique, en se dirigeant vers leurs zones de patrouille. Il nous faut non seulement repérer les navires, mais aussi pouvoir en donner une position précise. La brume nous force à prendre de l'altitude pour repérer la flotte de loin ; je suis assez rapidement pris par la DCA lourde des navires mais il me faut quelque temps pour les repérer eux-mêmes. J'annonce rapidement ma découverte, ils naviguent au cap 220° mais j'ai du mal à donner une position précise. Je reviens vers la côte au cap 90° pour au moins avoir une latitude précise (en me repérant par rapport à la côte qui est à l'est de ma position), ils sont sur la ligne 5. Tigrou est bientôt en mesure de donner une position plus précise, et nous nous rejoignons pour passer à de la reconnaissance terrestre, d'abord sur le front Sud. Pendant ce temps, deux avions sont détachés de l'escorte en avant pour aider les bombardiers à se diriger précisément sur les navires, ils confirment le cap 220° et se préparent à prendre la DCA sur eux. Les bombardiers arrivent en vue des navires, et plongent le nez dans leur viseur pour se caler exactement sur leur route. Ils choisissent rapidement la porte-avions cible, et parviennent à le détruire à eux seuls : mission accomplie !

Pendant ce temps, les deux Bf-109G6/AS de reconnaissance ont repéré des concentrations ennemies en Mike 4 numpad 2 et les ont attaquées, sans beaucoup de succès à cause des textures qui rendent le repérage des cibles difficile. L'escorte, quant à elle, s'est déroutée sur la baie d'Anzio, où elle va attaquer le cuirassé rouge, qui appuie vigoureusement les forces de débarquement. L'attaque du cuirassé est aussi assez délicate, il faut pour le couler un minimum de 6 bombes SC-500 placées dans la même section de coque. La procédure d'attaque était fixée précisément : les 7 avions d'escorte démarrent leur piqué par le travers de la cible, à moins de 4 km de distance et quelque 5000 m d'altitude. Atteignant rapidement leur vitesse limite structurelle située aux alentours de 800 km/h, en piqué quasi-vertical, ils redressent lentement pour se retrouver à vitesse maximale à moins de 30 m de l'eau, visant le pont arrière du cuirassé, tout en gardant un intervalle d'environ deux secondes (retard bombe : une seconde). L'avion portant le coup fatal à la cible l'annonce rapidement, ce qui permet aux suivants d'avorter leur passe.

Pendant ce temps, les deux Bf-109G6/AS d'escorte se sont déplacés sur le front Nord, et nous repérons après quelques minutes des cibles en Juliett 9 numpad 7, sur une petite route descendant de la crête de la montagne. L'escorte s'est correctement acquittée de sa tâche, et la mission est un succès complet : destruction du porte-avion et du cuirassé ennemi dès le début de la campagne, au prix de pertes relativement limitées (trois avions ne rentreront pas).

Une semaine pas si mauvaise

Le front Sud tient assez remarquablement bien durant la semaine, en partie grâce à un bug, et nous sommes amenés à frapper énormément le secteur 4. C'est sur ce secteur qu'ils ont placé leur division blindée, et notre pauvre division motorisée a bien du mal à tenir la charge. De plus, nos avions sont très mal équipés pour détruire leurs chars, puisqu'au mieux, un Bf-109 bien piloté peut en détruire deux, et un Fw-190 mené en expert trois par mission. Les Bf-109, toutes versions confondues, peuvent en effet emporter quatre bombes SC-50 sous le fuselage, tandis que les Fw-190 peuvent emporter une bombe SC-500 sous le fuselage et quatre bombes SC-50 sous les ailes. La destruction des chars à la SC-50 est assez délicate, puisqu'il faut placer la bombe sur le char, accomplissant ainsi ce qu'on appelle communément du décapsulage de chars. En Bf-109, il faut repérer l'alignement du char, se placer de manière à faire un passage par son travers, piquer au ras du sol à vitesse maximale vers le char, à une dizaine de mètres d'altitude. A peu près au moment où le char disparaît sous le capot, on largue une paire de bombes et on tire immédiatement le manche pour éviter d'embrasser le char, et on recolle tout de suite au sol pour extraire de la zone ou préparer une nouvelle passe. En Fw-190 c'est un peu plus fin, parce que les bombes accrochées sous les ailes sont très excentrées, et que si l'on fait la même chose qu'en Bf-109, les bombes passent de chaque côté du char. Il faut donc viser légèrement à côté du char, et garder les ailes à plat de la manière la plus précise possible. Même un peu d'entraînement, la manœuvre est assez aléatoire.

Pour toutes ces raisons, il était illusoire de compter sur un chiffre de deux ou trois chars par mission et par avion ; on pourrait estimer qu'un char est un objectif réaliste, mais en pratique l'État-Major s'aperçut vite qu'en pratique, le chiffre était bien plus faible pour toutes sortes de raisons : interceptions précoces par la chasse ennemie, pertes dûes à la DCA, bombes mal placées, pilotes partant en chasse pure (avec canon de 30 mm MK-108 ou bidon largable, voire en lisse), etc. Bref, pour quelque raison que ce soit, nous ne détruisions pas assez de chars pour faire reculer cette fichue division blindée, et elle commençait à s'approcher dangereusement de notre base de Mike 8.

Au final, malgré tous nos efforts nos troupes en secteur 4 eurent affaire à forte partie, et reculèrent de manière inquiétante, tandis qu'au Sud le front reculait d'une dizaine de km, pour compenser le bug déjà mentionné. C'était un résultat mitigé, mais en début de campagne le camp bleu était clairement sous-avantagé ; la situation avait des chances de s'améliorer les semaines suivantes.

Montez dans le Fw-190 ci-dessous pour lire la suite !

Retourner en haut de la page