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La deuxième semaine s'annonce difficile : les rouges ont un peu piétiné au début, mais il est probable qu'ils se reprennent rapidement. Il leur suffit, en fait, de frapper uniquement le secteur 4 qui leur permettra d'atteindre leurs objectifs et de nous encercler, nous privant ainsi d'une partie de nos troupes. Mais laissons la parole à notre contact dans l'État-Major bleu :
La seconde semaine, c'est un peu "sauver la base M8". Comme le secteur 4 est le plus menaçant (leurs troupes dans ce secteur sont les plus proches de cette base), on y place la mécanisée récemment gagnée grâce à notre résistance efficace au Sud. On ajoute l'artillerie pour faire bonne mesure, et on garde l'infanterie en secteur 3, où il ne se passe quasiment rien, et qui de toute manière est assez proche de nos bases du nord (permettant ainsi un appui facile en cas de besoin). En réalité, le dilemme principal est le suivant : Faut-il laisser les Bf-109G6/AS en Mike 8 ou les déplacer ? En effet, des avions basés sur un terrain menacé par l'ennemi en cours de semaine doivent être déplacés en catastrophe sur une base imposée par l'État-Major, celle de Foxtrot 16, qui consiste essentiellement en un chemin de terre mieux équipé en nids de poule qu'un Corsair pour l'attaque au sol, étant qui plus est le terrain de chasse préféré de tous les cervidés du coin. Mais au final cette base, bien que peu confortable, est la base disponible la mieux placée (l'autre étant située en Charlie 14, bonjour le voyage), et nous choisissons d'attendre d'être délogés de Mike 8 tout en profitant au maximum de cette base.
Ainsi, nous nous engageons en semaine 2 quasiment dans la même configuration qu'en première semaine, en espérant que notre dispositif tienne le choc le plus longtemps possible. Nous prévoyons de toute manière de perdre la base de Mike 8 dans la semaine. Ainsi, les directives sont claires : tout taper en secteur 4. Elles sont très bien suivies, et avec l'aide de l'artillerie nous allons jusqu'à prendre l'avantage, éloignant la menace sur notre base. Seulement, le front Sud devient menaçant, nos troupes se font écraser en secteur 2. Ce secteur devient donc notre nouvelle priorité. Heureusement pour nous, les rouges tapent en secteur 2 et en secteur 1, divisant ainsi leurs frappes et diminuant leur avance. Nous arrivons presque à les maîtriser, c'est à dire à équilibrer les forces, mais ils continuent inexorablement à avancer.
En fin de semaine 2, le front nord est hors de danger : nos troupes ont continué à avancer même alors que nous frappions sans relâche sur le secteur 2, et les rouges ne peuvent matériellement pas atteindre la verticale Oscar/Papa avant la fin de la campagne, même en avançant à 4 km / jour (leur rythme d'avance maximal), rythme qu'il leur est impossible de soutenir.
Kamaraden und i miei compagni d'armi !!
Suite à une plainte de briefing trop long auprès du Ministère de la Guerre :
OPERAZIONE "CORTE" - OPERATION "KURZ"
Secteur 2 !
Dicton bleu : Le chemin le plus court d'un point à un autre est la ligne droite, à condition que les deux points soient bien en face l'un de l'autre.
Dicton EM : Les plus courtes erreurs sont toujours les meilleures.
Nous sommes le mardi 22 Avril, seconde semaine de campagne : le danger commence déjà à être écarté sur le secteur 4, les frappes sont maintenant dirigées sur le secteur 2 comme l'indique notre truculent porte-parole. Je pars donc pour une mission sur ce secteur, en Bf-109G6/AS au départ de Mike 8.
Retourner en haut de la pageC'est le matin, la brume recouvre encore les alentours de la base. J'appartiens à une formation de quatre Bf-109G6/AS menée par Geko ; nos deux équipiers sont Yann et Redfox du Gefuv. Notre objectif est de pénétrer en secteur 2 pour détruire toute cible d'opportunité, en gardant nos bombes pour les chars. Nous prenons un cap 110 après décollage jusqu'à une route orientée Nord-Sud que nous allons suivre jusqu'à l'intérieur des lignes ennemies. Nous passons la frontière au bout de quelques minutes seulement, et repérons un convoi ennemi sur la route que nous longeons. Après un straffing rapide du convoi, notre formation repère dans les environs une concentration de véhicules légers, sur laquelle l'un de nous largue précipitamment sa bombe, ce qui a un effet immédiat.
Nous nous séparons alors en deux groupes de part et d'autre de la route, pour chercher des chars dans le maquis italien. Le temps est mauvais et la visibilité faible ; le peu de routes et d'habitations rend difficile la navigation dès qu'on a perdu de vue le fil d'Ariane que constitue la route. Comme je passe beaucoup de temps à regarder au dehors, et que je cherche avec force virages, détours et contournements, mon cap n'est pas bien tenu et je me perds rapidement dans la campagne italienne, m'isolant du reste de la formation. Bientôt des Hellcats sont repérés et un combat s'engage ; nous changeons de fréquence et allons rejoindre les Bf-109G2 qui sont aussi sur zone et cherchent à passer inaperçus. Geko est éliminé par une frontale sans que je ne puisse localiser les tirs, mais je parviens à retrouver les Bf-109G2 de Barda et Sebtje, à basse altitude. Nous repérons bientôt des contacts se détachant sur les nuages juste en face de nous, à quelques km. Je monte alors sur ce que je pense alors être un merge de Hellcats et d'amis, pour engager ; je passe dans ma montée sous un Hellcat à environ 700 m, qui ne me voit pas. Barda annonce qu'il extrait de la zone, cherchant à larguer sa bombe avant de combattre, j'extrais donc en transformant ma montée légère en piqué sur un cap 90°, m'éloignant ainsi par erreur rapidement de mes coéquipiers qui sont sur un 300°. J'inverse ma course et repars sur un cap 300° moi aussi, quand il annonce qu'il engage un Hellcat sur un cap environ Sud. Sebtje annonce qu'il est dans les six heures de Barda, et au bout de quelques secondes je distingue les tirs, puis trois contacts qui se suivent : le Hellcat, Barda, Sebtje. Ils sont en long virage gauche, je repère soudain un autre petit point derrière eux, qui les rattrape assez rapidement : probablement un bandit appelé à l'aide par le Hellcat engagé. J'ordonne un break à Sebtje, il breake et le Hellcat part en montée gauche violente. J'ai toujours sous mon fuselage la bombe de 500 kg, j'hésite un moment à la larguer mais je décide de ne m'en séparer qu'en cas de danger. Le Hellcat s'approche de mon viseur, je manœuvre brutalement pour me mettre en position de tir en déflexion, et je déclenche mon canon MG-151/20 de 20 mm, à environ 150 m, avec une importante déflexion. Deux obus impactent sur l'avion, qui commence immédiatement à perdre du carburant. Je sais qu'il en faudra bien plus pour le mettre à terre...
Il commence à engager des ciseaux en montant le nez, un peu trop pour mon pauvre Bf-109 qui, déjà assez lourd par nature, est en plus handicapé par une gueuse de 500 kg accrochée à son ventre comme une arapède. Je "passe à travers", en tiraillant sans trop d'espoir à chacun de ses retournements, puis j'étends au sud-est en piquant au ras du sol pour reprendre de la vitesse, MW-50 enclenché, vers le flanc est d'une petite montagne. Un coup d'œil dans mes six heures : il suit la manœuvre et reste à une distance peu confortable, bien que trop importante pour un tir. Je passe le flanc de la montagne et pique rapidement pour me dissimuler derrière elle, tout en infléchissant mon cap vers le sud. Je scrute en vain mes arrières pour le repérer au moment où il passera à son tour la crête, mais il a apparemment abandonné la poursuite : aucun signe de lui. Barda annonce alors qu'il est engagé, je reviens vers lui en repassant la crête dans l'autre sens, sans le voir. Heureusement, Para est arrivé sur zone et le croise, il engage un Drag & Bag rapide et engage le Hellcat, qui tombe en flammes.
Après un long moment passé à chercher ma position ou un coéquipier, je regroupe avec Sebtje de loin, et nous partons ensemble vers le Sud à la recherche de cibles. Bientôt des concentrations de véhicules adverses furent repérés et le volume des communications radio augmenta rapidement... Je mis un long moment à les repérer, et commence à me placer dans le circuit. Un passage de reconnaissance Est-Ouest pour repérer les cibles qui sont noyées dans le maquis, puis je me replace pour une nouvelle passe suivant la procédure de l'hippodrome (tout le monde attaque les cibles dans le même sens, puis dégage à droite et se replace, on n'attaque jamais dans le sens opposé). Dernier virage, le nez vers la zone-cible, je ne vois rien mais je sais qu'elles sont là, toutes proches... Elles sont là, en effet, mais il est trop tard pour pouvoir décaler ma course, j'avorte ma passe et recommence un hippodrome droit. Quelques passes ratées plus tard, j'arrive enfin à caser ma bombe sur un filet, un peu au jugé (virage brusque au dernier moment, aligner le nez, un coup de palo, largage, on tire sur le manche ; le tout en une ou deux secondes), et je commence des passes de straffing sur les rares véhicules non blindés restant. Après l'annihilation de la position, la formation se déplace près du lac de Oscar 3, sur la rive nord, pour straffer une position de véhicules légers, en passes Sud - Nord.
Le dernier camion détruit, la formation reprend un cap environ 340° pour rentrer à la base, et je prends un cap plein nord pour passer à l'est de la chaîne de montagnes située entre les colonnes Oecar et Papa, pour éviter de croiser les Spitfire rentrant de mission. J'affiche 50 % à l'admission, et remonte doucement vers nos lignes, sur un terrain peu visité de manière générale par les belligérants. Bientôt, une de nos forteresses apparaît, c'est une sorte de camp retranché construit autour d'un bunker, avec postes de DCA, canons antichars et tranchées. Mon carburant baisse un peu trop rapidement à mon goût, je passe donc en pas manuel et diminue mon pas d'hélice jusqu'à 50 %. J'oblique vers l'Ouest en suivant mon goniomètre qui m'indique la direction de la base, en collant au plus près le relief et en scannant régulièrement le ciel autour de moi. La base commence à se détacher de l'horizon brumeux, et j'infléchis légèrement ma route au nord pour arriver directement en finale ; vitesse affichée 250 km/h, je prends le dernier virage, tout sorti, et amorce ma descente vers la piste, pour un atterrissage sans histoires avec encore 20 L de carburant dans les réservoirs.
Quant à eux, les Fw-190 ont rencontré un convoi ennemi aux alentours de Mandragone, qu'ils ont intégralement détruit ; ils ne pourront cependant pas rentrer en Mike 15 par manque de temps, et peut-être de carburant, et vont poser sur l'Aquila. Sebtje arrive à son tour dans les alentours de Mike 8, et je le guide jusqu'à la base sur laquelle il pose sans problèmes, sa base de décollage India 15 étant un peu trop éloignée.